Aller au contenu

Rencontre avec le groupe Deluxe

  • musique

Fin mai, peu avant la sortie de leur dernier album, le groupe Deluxe était de passage à Lyon et devait se produire pour un petit concert semi-sauvage dans la rue, en acoustique. Malheureusement, c’est ce jour-là qu’a eu lieu l’attentat de la rue Victor Hugo, et le concert a donc été annulé.

Quelques heures avant, j’ai eu le plaisir de rencontrer les 6 membres du groupe à leur hôtel pour leur poser quelques questions.

Note : L’interview ayant été enregistrée il y a quelques mois et uniquement le son, et les membres du groupe étant parfois facétieux, il m’est difficile de vraiment savoir qui a dit quoi… (plus facile pour la chanteuse Lilyboy). Toutes mes excuses.

Bonjour et merci d’avoir accepté de répondre à quelques questions. Est-ce que vous pouvez me parler un peu de votre musique ? J’ai vu que vous n’étiez pas fan d’étiquettes, mais comment pourriez-vous la décrire ?

Liliboy : Elle est à l’image de ce qu’on écoute, donc soul, funk, jazz, hip-hop, pop, country, squelette, post surf…

Squelette ?

Oui, le squelette qui surfe sur une vague, le surf squelette rock.

Avec une banane, quand même, tu vois. Un squelette qui a des cheveux.

(entre nous, je ne voyais pas vraiment, peut-être parlaient-ils de ça : )

On est 6 membres dans le groupe, et on est 6 à composer. Du coup, forcément, on a tendance à aller dans tous les sens.

Et d’ailleurs, dans l’album, les titres ne se ressemblent pas trop.

Quelles sont vos inspirations ? Que ce soit en musique ou autre ?

Liliboy : moi c’est l’océan et la mer

C’est vrai, Lilli a plein de CD chez elle avec que des bruits de mer ou de nature.

Genre Nature et Découverte ?

Elle est plus chineuse, quand même. C’est pas la première baleine du coin.

Plus sérieusement, on aime beaucoup Bill Withers, The Roots, Jurassic Five, ou encore Queen, Pink Floyd, Superptramp. On a vraiment écouté beaucoup de choses.

Mais sans déconner, la mer nous inspire beaucoup.

Et vous avez des inspirations autres que musicales ?

Oui, la danse.

Liliboy : Et le soleil aussi.

Le foot (rires)

Et le golf. Il y en a 2 qui sont très golf.

En fait, on s’inspire du parcours de gens qui sont dans d’autres domaines. C’est pas le foot qui est inspirant pour faire de la musique, mais le parcours de certains footballers est inspirant.

Votre nouvel album « Boys and girl » sort le 7 juin est-ce que vous pouvez m’en dire quelques mots ?

L’idée était d’aller à l’essentiel, de nous, quoi. Ce qui fonctionne maintenant, l’alchimie, c’est 5 garçons et une fille, donc boys and girl.

Et musicalement c’est une continuité des autres albums. Sauf que cette fois, on a pris deux ans de pause pour faire cet album. Avant on était souvent en tournée, en tour bus, entre deux hôtels ou deux dates. Vu que maintenant on produit nos dates, on a dit : on ne veut plus tourner, on veut revenir quand on sera satisfait à 100% de l’album qu’on veut faire.

Et puis aussi on a bossé avec plus de monde qu’avant. Par exemple on a bossé avec un arrangeur, 20Syl de Hocus Pocus et C2C.

Vous aimez bien inviter d’autres musiciens à jouer avec vous, comme Oxmo Puccino par exemple. Qu’est-ce qui vous plait dans cette démarche ? 

Ce qui nous plait, c’est l’ouverture, c’est la richesse des autres qui vient se mélanger avec nous. Ça nous ouvre plein de portes, des textures différentes, et c’est ça qu’on aime. Et puis ça fait kiffer aussi, de rencontrer quelqu’un qu’on aime.

Liliboy : oui, on réalise des petits rêves aussi : on travaille avec des artistes qu’on admire.

C’est un peu comme les Power Rangers : dès que tu travailles avec un nouvel artiste il a un nouveau pouvoir. Et quand tu le fais poser sur ta musique, tout à coup tu découvres plein de nouveaux horizons.

Tu deviens ultra mega mega man

Comme le nouveau Spiderman qui devient invisible maintenant.

Ah ouais, c’est ouf !

Et les points communs avec chaque featuring qu’on a fait, c’est qu’on était fan des artistes dès le début de Deluxe. Et c’est encore plus vrai dans le dernier album.

Et dans vos rêves les plus fous, avec qui aimeriez-vous jouer ?

Bill Withers !

Maceo Parker et Fred Wesley. En même temps.

Maceo Parker on aurait pu, c’est juste parce qu’on n’a pas pris le temps de le faire.

Ca fait plus de 10 ans que vous jouez ensemble, comment se passe la cohabitation ?

Magnifique ! On a tous la même femme, on partage la même femme.

Qui s’appelle ?

Heu… Bella.

Liliboy : Elle reste dans l’anonymat parce… on ne voudrait pas que ça devienne la femme de quelqu’un d’autre. Mais on l’appelle Bella.

En vrai tous se passe bien. On est dans un projet commun, on s’auto-gère bien. Deluxe ça prend de plus en plus d’ampleur, plus qu’on l’aurait jamais imaginé. Donc pour l’instant c’est  bonheur.

Vous réalisez en ce moment une mini tournée acoustique, C’est quoi l’idée ?

L’idée c’est de retourner aux sources. Parce que nous on vient de la rue. On a commencé dans les rue d’Aix, c’est là qu’on a fait nos armes. On gagnait notre vie comme ça et c’est grâce à ça qu’on fait des lives qui fonctionnent bien, qu’on sait communiquer avec le public.

C’est le kiff d’être entourés des gens, de partager cette expérience.

Et puis même en promo, c’est tellement plus intéressant d’avoir un projet comme ça qui fait boule de neige, et qui attire autant les gens.

Et même pour vous, c’est quand même plus sympa d’aller interviewer un groupe qui propose quelque chose avec de la vie. C’est croustillant quoi, c’est pas juste un scud. En plus toi t’as encore rien entendu pour l’instant…

C’est quand même une démarche peu commune, de faire un truc comme ça, gratuit, l’album est pas encore sorti. Ce n’est pas courant.

Ben c’est ça qu’on aime.

En plus c’est la promo la moins mensongère qu’on puisse faire : présenter le produit juste avant qu’il sorte exactement comme il va être. On ne peut pas être plus dans la vérité de notre projet.

Et les gens nous le rendent bien. Même très bien, puisqu’ils viennent nous voir en disant : c’est un truc de malade, vous êtes juste là. Et on reste 2 heures avec eux, c’est génial.

Je pense que c’est un truc qu’on fera toute notre vie, parce que c’est trop bien.

C’est pour ça que c’est important pour nous d’être suivis sur les réseaux sociaux, d’être complètement indépendants, pour pouvoir faire des projets comme ceux-là. On a besoin de personne, c’est juste notre réseau, et les fans qui nous suivent.

Et t’avais déjà remarqué que Pépé avaient les chaussettes de Tatie Claudine ?

Pépé : Heu… non !

Si, au bout, elles font des petites collerettes.

Pépé : Nan, c’est les chaussettes de ma petite copine.

Oh il est amoureux.

Liliboy : de Bella ! Il est plus amoureux de notre femme que nous en fait (rire)

(Moi tentant de recadrer l’interview…) Votre concert du 10 octobre au Transbordeur est déjà complet, 6 mois à l’avance et avant même la sortie de l’album. Qu’est-ce que vous en pensez ?

On se gave ! On se dit : à quoi bon ?

Non, en vrai c’est génial, on est hyper heureux.

Une deuxième date peut-être ?

Ecoute, on y réfléchissait, j’ai eu le tourneur au téléphone hier, et… non, il n’y aura pas de deuxième date au Transbordeur. Par contre il y aura une deuxième date à Lyon. Où, on ne sait pas encore, mais ça se dessine.

Ah bon ?

C’est pas encore callé, mais il y en aura une.

En fait, lui il est pas vraiment dans le groupe (rires)

On va parler de Game of Thrones ou pas ?

Dans l’interview ?

Ouais, on peut parler de Game of Thrones ?

Heu…

Tu l’as regardé ?

J’en suis à la saison 2

Ah, alors on va pas en parler, on respecte.

Mais comment tu fais pour pas te faire spoiler ?

Ben, je me fais spoiler…

De toute façon il y a au moins 10 trucs nouveaux par épisode, donc on peut pas tout retenir

Après on peut te dire qui meurt quand, si tu veux… (rires)

Vous avez déjà joué plusieurs fois à Lyon,  est-ce que vous avez un souvenir à partager ?

Le Ninkasi Kao. C’était un concert de punk. C’était le tout début, notre premier concert à Lyon. On a toujours eu un super public lyonnais en fait. On a fait Woodstower aussi, avec NoFX. Il y a eu un truc particulier sur cette date, c’est la seule fois que ça nous est arrivés : on a eu une galère de bus, on a eu 10 heures de retard. On devait jouer à 20h sur la grosse scène, et en fait on a joué à 2h du mat sur une petite scène, on a dit tant pis on le fait quand même.

Bon, et sinon, c’est quoi cette histoire de moustache ?

Ah, ouais….

Liliboy : allez, je vais t’expliquer : en fait il y en a un de nous 6 qui est très malade -il est en plein traitement pour ne pas refiler cette maladie à notre femme, d’ailleurs-. Mais c’est grave comme maladie, il a la moustacheuse en plaques. Tous les soirs il se rase la moustache et le lendemain elle repousse encore plus drue et plus moche.

Du coup, le gars ne peut pas se raser. Donc c’est par solidarité.

Liliboy : depuis tout petit on lui jette des cailloux. Et pour qu’il ne soit pas seul à recevoir des cailloux, on a tous la moustache. Moi je l’ai là par exemple (elle montre son costume).

Moi je l’ai partout, regarde (il montre son costume également), c’est que des petites moustaches. J’en ai une sur mon slip aussi.

Liliboy : c’est ça la fraternité.

Je pense que tu peux dire que ça part quand même d’un bon sentiment, que c’est comme un cri de groupe, un porte bonheur.

Et on avait beaucoup de mal au débit à la garder, mais plus le temps passe et plus c’est un bonheur de l’avoir. On se sent très moches sans.

Et je termine toujours mes interviews en demandant : le mot de la fin ?

Si ça t’a plu, reviens moustachu !

Je m’y attendais, j’avais vu que vous finissiez toujours comme ça

Ah faut pas nous chauffer aussi, on est comme ça, du tac au tac.

On était peut-être un peu radicaux aussi sur cette interview.

Tu nous a déjà vus en concert ?

Oui, à Fourvière.

Ah oui, super concert. Apparemment c’était le plus gros lancer de coussins de Fourvière, nous a dit le type.

Peut-être qu’il a dit çà pour nous faire plaisir et qu’il le dit à chaque fois.

Et ça t’a plu ?

Oui, oui ça m’a bien plu :

Liliboy : alors pourquoi t’es barbu ? (rires)

Il faut que tu viennes voir le nouveau show, parce que là en ville, ça n’a rien à voir, c’est de la merde.

Mais arrête de dire que c’est de la merde.

Nan, mais ça n’a rien à voir, c’est très acoustique.

Faut quand même leur dire que ça n’a rien à voir avec le pestacle.

Le son est à chier, la prestation est pas terrible (rires).

Le basse-batterie par contre, c’est de la merde, dis la vérité.

Le pire c’est que c’est nous qui nous payons nos coups à boire. C’est vraiment de la merde cette tournée. Ca nous coute cher en alcool.

 

Mise à jour du 10 octobre : Deluxe sera donc en concert ce soir au Transbordeur, mais c’est complet depuis le mois de mai. Je n’ai pas le mot de la fin, je ne sais malheureusement pas vous dire s’il y aura effectivement une deuxième date à Lyon.

Mais j’ai passé un super moment avec eux, ça c’est certain.

1 commentaire pour “Rencontre avec le groupe Deluxe”

Les commentaires sont fermés.