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Black Lilys

Vous le savez, j’aime bien encourager les groupes locaux. Je vais donc encore vous en présenter un que vous avez peut-être déjà croisé lors de concerts dans les petites salles de l’agglomération, il s’agit de Black Lilys.

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Black Lilys, ce sont Camille et Robin, inséparables frère et sœur qui ont décidé il y a maintenant deux ans de se lancer dans la musique. Ils ont ainsi créé leur univers dans un registre pop folk mis en lumière par la voix légèrement rauque et magnétique de Camille, pour un résultat fusionnel plutôt réussi.

Côté scène aussi c’est plutôt réussi et ils ont su mettre à profit leurs différentes expériences de live accumulées ces derniers mois, et notamment le tremplin Sosh aime les InroKs Labs en début de mois au Transbordeur.

Après un premier EP auto-produit, Memories of a Blind Mind, ils font maintenant appel au public pour les aider à financer une tournée qui leur ouvrira peut-être les portes de la notoriété au-delà de la région lyonnaise.

C’est par un 1er mai pluvieux que Camille et Robin ont bien voulu répondre à mes questions.

Camille et Robin, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Robin : je m’appelle Robin, guitariste de Black Lilys, j’ai 21 ans, je suis des études à l’ENM de Villeurbanne pour essayer d’avoir un diplôme de prof de guitare. Je donne aussi des cours en école de musique à des enfants et des cours particuliers. Je crois que le but de ma vie c’est de vivre de la musique.
Camille : moi je m’appelle Camille, je suis la sœur de Robin, je suis chanteuse dans le groupe Black Lilys. J’ai 23 ans et j’ai un diplôme d’infirmière que j’ai validé en juillet dernier et du coup cette année j’ai décidé que, avec ce diplôme en poche, je pouvais me consacrer à la musique plus sérieusement, et on verra où ça nous mènera.

Depuis combien de temps jouez-vous de la musique et comment avez-vous décidé de faire ce duo ?

Camille : On a commencé la musique vers 8 -10 ans, moi au piano et Robin à la guitare, parce que notre maman jouait des deux instruments. Par rapport à Black Lilys, en fait j’ai commencé toute seule en guitare-voix dans un groupe qui s’appelait Camy Lily avec lequel j’ai fait tous les petits bars, les Ninkasi, etc… Ensuite j’ai demandé à Robin s’il voulait bien me rejoindre, on a commencé à composer ensemble, mais il a mis du temps à vraiment prendre la décision de venir. Et Black Lilys est né il y a 2 ans.

Comment décririez-vous votre musique ?

Robin : Ça c’est dur comme question. Je ne sais pas, je dirais que c’est quand même un peu pop folk, non ?
Camille : ouais, pop folk rock. Mais folk ça fait un peu trop « guitare voix ». C’est assez difficile de définir sa musique en fait. S’il fallait choisir des adjectifs ce serait : sombre, et sensible, et puis en même temps quelque chose de très cristallin.
Robin : simple aussi.

De quoi parlent vos chansons ?

Camille : Elle parlent de plein de choses. Même si ça ne parle pas de nous directement, ça va être quelque chose d’assez personnel. Les premiers textes de Black Lilys parlent de notre histoire, ce qui a fait qu’on a décidé de composer avec Robin, et ensuite ça va être par exemple des rencontres que j’ai faites dans mes études d’infirmières. Et puis aussi beaucoup de remise en question. On est à une période, la vingtaine, où il y a tout qui se chamboule en nous, on se pose des questions sur notre avenir, ce qu’on va faire, sur les premières relations, etc… ça parle un peu de tout ça, tout ce remue-ménage.

Comment vous répartissez-vous l’écriture des textes et de la musique ?

Robin : Camille qui écrit les textes. Elle me les fait lire pour que je sois au courant du thème. Ça dépend des compositions mais il y en a eu beaucoup au début où c’était moi qui amenais une mélodie à la guitare, et par-dessus on mettait la voix de Camille. Il y avait un univers qui se mettait en place autour de la chanson, et on rajoutait des éléments après, comme le tom, etc… ça se créait petit à petit. Et depuis un petit moment ça évolue. Maintenant, des fois, on compose des titres d’abord au piano avant de rajouter des éléments.
Camille : Il n’y a pas trop de règles, en fait. Au niveau des textes c’est moi qui écris mais après, au niveau de la musique, de comment on ressent le truc, je pense qu’on compose de façon assez particulière. Du fait aussi qu’on soit frère et sœur, on parle pas vraiment, ça va être un ressenti du moment et une composition commune, on va jamais faire les choses chacun de notre côté.
Robin : je vais dire là ce titre il me fait vraiment penser à ça, et du coup, dans sa tête, Camille a déjà un texte ou un thème. Ça se fait assez vite, quand même les premières bases. Souvent elle arrive à trouver des mots sur des chansons, je sais pas comment elle fait, d’ailleurs, et du coup directement, dès les premières heures on a déjà la base de la chanson.

Quelles sont vos inspirations ? Que ce soit musicales, artistiques ou autre ?

Camille : dans un premier temps je pense que mes inspirations c’est ma famille, mes amis, et les gens qui m’entourent, l’humain en règle générale, et ce qui se passe, les actions. Et ensuite au niveau de la musique, ça va être plein d’inspirations, tout ce qu’on écoute au quotidien. On découvre des groupes tous les jours, soit des groupes plus vieux, soit des groupes récents. Dans ce que j’écoute en ce moment, par exemple il y a Ibeyi, ou Feist, Cocorosie … On dit toujours un peu les mêmes choses sur nos influences, mais c’est vrai que c’est les grosses bases. Et puis aussi du gros rock, un peu gras comme les Kills, qui nous plait énormément, dans le côté simple mais efficace.
Robin : Moi c’est à peu près pareil, j’écoute un peu de tout aussi. C’est vraiment par périodes. Il y a des périodes assez calmes où j’écoute des choses comme Agnes Obel ou Bon Iver, des trucs super calmes et reposants et il y a des périodes où je vais écouter plus de rock, mais c’est du rock un peu à la Kills, Jack White, des trucs un peu comme ça, et surtout des mélodies de guitare qui reviennent et que j’aime bien.

Pourquoi ce nom Black Lilys ?

Robin : Ça a commencé avec Camy Lily, comme disait Camille. Lily c’est le lys, qui est la fleur préférée de notre mère et c’était important pour nous de le mettre dans le nom du groupe. Du coup on a décidé de garder le lys qu’on aimait bien et on a rajouté par-dessus black parce que nos compos commençaient à devenir un peu plus sombre et moins folk guitare-voix. Black Lilys est venu naturellement.
Camille : il y avait un côté sombre et clair, aussi. Lilys même phonétiquement c’est assez doux, et le côté black plus dur.

En ce moment vous faites une campagne de financement participatif pour financer votre tournée, pouvez-vous expliquer votre démarche ?

Camille : Effectivement, c’est un peu spécial parce que souvent ces campagnes, c’est des financements d’EP, de résidences, du coup c’était un peu plus difficile à expliquer. Cette année on a décidé de vivre de la musique et surtout de diffuser Black Lilys au maximum, un peu partout. On l’a surtout fait dans la région lyonnaise pour l’instant et là on commence à avoir des dates un peu partout en France, et ce qu’on veut, c’est juste ne pas être payé déraisonnablement. On veut juste pouvoir réaliser toutes ces dates et ne pas perdre de sous en faisant le déplacement et pouvoir se loger si jamais les gens ne peuvent pas nous loger. En fait c’est pouvoir accepter tout ce qu’on nous propose et de ne pas être mal, ne pas se dire houlà mais si on va là haut, on va perdre combien en péage. Donc en fait c’est juste un petit support. Sur Kiss Kiss Bank Bank on a réussi la campagne, du coup on est trop contents, on adore aller faire plein de dates et rencontrer des gens. On a fait une petite tournée dans l’ouest de la France, c’était génial. C’est pas comme à Lyon où tous les amis viennent te voir. Là les gens ne te connaissent pas, ils viennent t’écouter. C’est une vraie chance de pouvoir voyager comme ça

Avez-vous déjà des dates prévues ?

Le 20 mai au Festival des Intimités à Toulouse
Le 27 mai à Angers au Joker’s pub
Le 29 mai on a un gros festival, les 3 éléphants, à Laval
Le 4 juin à Lyon au Transbordeur en première partie de Madjo
Le 15 juillet au Festival de Poupet à Saint Malo du bois (Pays de la Loire)
Et on aura encore l’été, mais c’est un peu loin

Votre deuxième clip est sorti cette semaine, vous l’avez tourné où ?

Robin : dans le Pilat
Moi : cet hiver alors ? Parce qu’il y a de la neige
Camille : pas tellement, c’était en mars. La danseuse c’est une de mes amies avec qui j’étais en étude d’infirmière, qui s’appelle Florie Escaron. C’est important de souligner que dans Black Lilys la base de ce projet c’est qu’on est entouré de super personnes. Il y a les Studios de la ruche qui nous suivent et Mitiki qui ont réalisé nos deux clips. C’est assez important dans Black Lilys ce côté familial, humain, qui nous intéresse énormément. Dans les rencontres pour les concerts on essaie toujours un peu de checker qui il y a derrière pour voir s’il y a quelque chose qui passent. Et du coup c’était génial de faire ce clip avec Florie. La dernière fois, les deux petits enfants du clip c’était les enfants du réalisateur.
Robin : on s’entend super bien avec tout le monde et si on devait arriver à être un peu plus connus, moi j’aimerais vraiment pouvoir continuer de faire ça avec Seb, notre manager, et tout ce monde-là. C’est vraiment des amis.
Camille : c’est hyper important pour nous, c’est ce qui fera qu’on fera certains choix et pas d’autres, je pense.

Quelle sera la prochaine étape ? L’album peut-être ?

Robin : C’est justement en discussion, on est en train déjà de le préparer, mais on va rester sur un deuxième EP en fait. On ne sait pas encore exactement, sept titres ou plus, mais ça va être un EP. On est déjà en train de regarder parce qu’il faudrait que ça tarde pas trop non plus. On adore notre premier EP, mais on a vraiment envie de faire autre chose aussi.

Y a-t-il un musicien, un groupe avec qui vous aimeriez jouer ? Dans vos rêves les plus fous par exemple…

Camille : On a joué avec des amis,qu’on a rencontré sur un tremplin au Toï Toï, les Mummy’s gone, et c’était génial. C’est des super bons artistes et c’était super. Sinon tous nos amis proches, ça fait toujours plaisir de faire des duos avec eux, de partager, je pense à des groupes comme Scampi. Et en rêve les plus fous ce serait Angus et Julia Stone, j’aimerais vraiment beaucoup.
Robin : Des rencontres aussi.
Camille : Oui, des rencontres. Par exemple là on fait la première partie de The Do le 15 juillet et si on arrive à les rencontrer, c’est juste une de nos influences les plus fortes. Mais je pense que plus que de partager, j’aimerais bien voir derrière l’artiste s’il y a quelqu’un d’intéressant, c’est plus ça je pense.
Robin : En fait moi c’est plus des rencontres, que jouer avec quelqu’un. En savoir un peu plus sur le personnage.

Pouvez-vous me donner un endroit que vous aimez bien à Lyon ?

Camille : Je vais dire le bar la Traboule, dans la montée vers Hôtel de Ville, c’est un bar où j’aime bien aller, qui est tout petit, un peu exigu, mais que j’aime bien, parce que le serveur est gentil (rire).
Robin : Moi j’aime bien dans les pentes de la Croix Rousse, le Trokson. Il y a des concerts de rock et j’ai vu des groupes assez sympas là-bas, c’est tout petit aussi.

Le mot de la fin ?

Camille : le mot de la fin ? Et bien, merci pour cette interview et j’espère qu’on pourra reboire un Perrier tranche bientôt.

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Merci à Camille et Robin pour avoir répondu à mes questions. Retrouvez plus d’infos sur leur site internet ou leur page facebook, et pour les soutenir ça se passe sur le site Kiss Kiss Bank Bank jusqu’à la fin de la semaine.

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