Petite échappée au milieu des différents festivals lyonnais aujourd’hui pour vous parler d’une exposition très sympa qui se déroule en ce moment au Plateau, la salle d’exposition de l’hôtel de Région. Elle s’intitule Georges Rousse, Utopies Partagées.
Georges Rousse est un photographe plasticien né à Paris en 1947. Après quelques années d’études de médecine, il se tourne rapidement vers l’art et notamment le land art (installations artistiques dans la nature pour faire simple). Depuis les années 80 il crée ce qu’on appelle des anamorphoses, c’est-à-dire, appliqué dans le contexte de l’architecture en tout cas, des images dont le rendu n’est visible que d’un seul point de l’espace. Dès que l’on se déplace de ce point « focal », l’image est alors déformée et s’étend généralement sur du relief, par exemple des bâtiments ou des murs.
Je vous en avais montré un superbe exemple avec l’œuvre de Felice Varini à l’expo Dynamo.
Georges Rousse applique ce concept a des lieux majoritairement à l’abandon ou voués à la destruction. Il réalise alors ses anamorphoses patiemment à la craie puis à la peinture, avant de photographier le tout. Ce sont les photos résultant de ce processus qui sont principalement exposées ici. Quand l’anamorphose est bien faite (ce qui est évidemment le cas ici), on a l’impression que la peinture a été déposée sur la photo, alors qu’elle existe bel et bien sur le support.
Je parle de bâtiments désaffectés car c’est ce qui constitue la majeure partie des supports du travail de Georges Rousse, mais une partie de l’exposition est consacrée au travail qui a réalisé dans un dispensaire de la banlieue de Bombay avec des enfants défavorisés. La pièce qui a servi à son travail est d’ailleurs reconstituée grandeur nature ici, ce qui nous permets de mieux comprendre le fonctionnement d’une anamorphose.
Je vous invite également à prendre le temps de regarder les vidéos qui vous expliquent l’envers du décor et vous aident à mieux appréhender ces œuvres, y compris en terme de vision humaniste.
Les images recrées par Georges Rousse sont souvent des formes géométriques simples (ronds, carrés, étoiles, etc…) mais poétiques qui rappellent les constructivistes russes comme Rodchenko ou Malevitch (cf quelques images de l’exposition sur l’avant garde russe). Elles lui demandent pourtant en général une semaine de travail, parfois plus quand il découpe carrément les murs ou le plafond.
L’exposition se tient jusqu’au 26 juillet 2014 à l’hôtel de région, en face du centre commercial de Confluence, du lundi au vendredi de 10h à 18h et le samedi de 10h à 19h.
Retrouvez plus d’informations et d’images sur le site de l’artiste.
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Quelle bonne nouvelle! J’aime énormément l’oeuvre de Georges Rousse. C’est un des premiers photographes dont j’ai rencontré les clichés, encore lycéenne. Je dévorais toute les images que je trouvais, fascinée par des artistes aussi divers que Man Ray, Georges Rousse ou Depardon!
J’aimais beaucoup son travail sur l’espace et ces fameux trompes l’oeil. J’espère venir voir l’exposition de Lyon…
Je ne sais pas où tu habites mais te je souhaite d’avoir l’occasion de venir, alors
Paris! Dommage que le train soit si cher, car j’ai beaucoup de sources d’envies à Lyon (expo du MBA sur l’histoire, soirée Beaux-Dégats en juin…)
C’est peut-être l’occasion de te faire un week-end à Lyon, alors ?
J’ai prévu d’y aller. Comme l’expo dure jusqu’au mois de juillet, j’ai le temps…
Oui, fin juillet en plus, tu auras plus de temps pendant tes vacances 🙂
On m’a parlé de cette expo à plusieurs reprises et j’avais vu sur ton instagram que tu t’y étais rendu il y a peu. En te lisant j’ai encore plus envie d’y aller.
La photo Instagram c’est en fait le livret de l’exposition, car les photos sont malheureusement interdites…
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