Toujours à cause de mon déplacement professionnel à la Réunion, j’ai pris pas mal de retard aussi sur les expositions. Mais j’ai quand même eu le temps d’aller faire un petit tour à la Sucrière le week-end dernier pour profiter un peu de la 12ème Biennale d’Art Contemporain de Lyon.
Plutôt que de vous parler des œuvres en elles-mêmes (ce dont je serais relativement peu capable, soyons honnêtes), je préfère vous donner quelques infos générales sur cette biennale avant qu’elle ne ferme ses portes le dimanche 5 janvier 2014 (ça va, je suis large…).
Vous ne le savez peut-être pas, mais les biennales de Lyon fonctionnent par cycle de 3 autour d’un mot-thème proposé par le Directeur Artistique, Thierry Raspail. Le premier a été Histoire (1991, 1993, 1995), ensuite on a eu Global (1997, 2000, 2001 ; oui la notion de biennale est parfois fluctuante…), puis Temporalité (vous vous souvenez peut-être de C’est arrivé demain en 2003 ou encore L’expérience de la durée en 2005 ou bien 00s – L’histoire d’une décennie qui n’est pas encore nommée en 2007) et nous sommes maintenant à la fin du cycle Transmission.
Après Le spectacle du quotidien en 2009 et Une terrible beauté est née en 2001, Gunnar B. Kvaran, le commissaire de l’édition 2013 a répondu à ce mot Transmission par le mot Récit, qui sera donc le thème pour cette fois, assorti du titre Entre-temps… Brusquement, Et ensuite.
Çà va vous suivez encore ? Vous comprenez mieux ?
Quand au commissaire, Gunnar B. Kvaran, il est islandais et dirige actuellement le musée Astrup Fearnley à Oslo, mais est passé par d’autres institutions et a en particulier assuré le commissariat de plusieurs expositions, biennales ou pavillons d’expositions universelles. Vous aviez peut-être déjà entendu son nom car il a également participé à l’exposition itinérante Indian Highway présentée au Musée d’Art Contemporain de Lyon en 2011.
Comme tous les ans, la Biennale est répartie en plusieurs lieux (auxquels vous avez accès avec le même billet, ne le jetez pas après avoir visité le premier) : le Musée d’Art Moderne (MAC de son petit nom) à la Cité Internationale, la Sucrière à Confluence, la Fondation Bullukian place Bellecour, mais également deux nouveautés cette année, l’église Saint-Just et de la Chaufferie de l’Antiquaille (la grande cheminée qui vous bouche la vue quand vous sortez des Nuits de Fourvière).
Je passerais très rapidement sur deux événements connexes à la biennale, car en plus d’être terminés, ils sont assez difficiles à cerner. En gros, Veduta permet aux amateurs (artistes, ateliers, associations, MJC, etc…) de se confronter à l’art contemporain en présentant leurs travaux, et Résonance regroupe des acteurs récurrents de l’art contemporain dans la région, et en premier lieu les nombreuses galeries d’art.
Comme promis je ne vais pas vous parler des œuvres, certaines sont vraiment très chouettes ou très intéressantes, certaines sont plus dispensables, certaines sont l’œuvre d’artistes de renom (Jeff Koons, Yoko Ono, Erro, pour ne citer que les plus connus), certaines sont dues à de (très) jeunes artistes, mais je vous dirais simplement que celles que j’ai préférées sont celles que j’ai vues lors de la visite commentée à laquelle j’ai participé dimanche. Hasard ? Probablement pas.
Effectivement, ces visites commentées ont une réelle valeur ajoutée pour l’art contemporain, car plus que de nous expliquer les œuvres (il n’y a jamais vraiment de vérité en art), elles nous donnent des pistes de lecture des œuvres. Mais en réalité, ce n’est pas propre à l’art contemporain, c’est également valable pour tous les arts. Ainsi, si on se contente de regarder un tableau Renaissance et de le trouver beau (ou pas beau), on passe à côté de très nombreux éléments d’interprétation (présence ou non de tels personnages, leur position les uns par rapport aux autres, référence à des textes ou à d’autres œuvres, signes cachés (notamment maçonniques), etc…).
Donc n’hésitez pas à profiter des nombreuses visites commentées proposées dans le cadre de cette biennale (et de presque toutes les expositions maintenant). A noter qu’il ya aussi des visites spécialement conçues pour les enfants. Vous trouverez toutes les informations dans la rubrique Visiter du site internet de la biennale.
Mais si vous n’avez pas le temps d’y participer, voici un bon truc donné par ma guide de dimanche. Pour apprécier une œuvre, attardez-vous un peu devant, et commencer simplement par la décrire. Vous verrez que rapidement, des références, des thèmes, des idées, des pistes viendront éclaircir votre interprétation et votre appréciation. Plus de raisons de dire que « vous ne comprendrez jamais rien à l’art contemporain ».
En tout cas, j’espère vous avoir donné envie de profiter de cette magnifique occasion que l’on a à Lyon de pouvoir profiter d’art contemporain de grande qualité grâce à cette biennale.
Retrouvez toutes les informations sur le site internet de la biennale.
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