Souvenez-vous, c’était en 2008, et après une lutte acharnée et controversée, Marseille remportait la position de Capitale Européenne de la Culture en 2013 au nez et à la barbe de Lyon, Bordeaux et Toulouse (pour la France). Après beaucoup (beaucoup !) de travaux, nous y sommes et honnêtement, ça valait le coup.
En grand passionné de culture que je suis, je ne pouvais pas laisser passer cette opportunité. Laissez-moi donc vous raconter le week-end (chargé) que j’ai passé à Marseille-Provence 2013, Capitale Européenne de la Culture (aka MP2013) début juin (oui, je sais, ça commence à dater…) et vous donner quelques conseils si vous voulez également y aller.
Après quelques désagréments qui flirtent avec le cliché – train en retard, file d’attente super longue pour acheter des tickets de métro à des machines qui finissent par tomber en panne juste devant moi, le gars de l’office du tourisme qui ne comprend pas mon français quand je lui demande un plan (véridique !), etc… – ma première étape a été le Pavillon M, à quelques encablures du Vieux Port.
Bâtiment temporaire posé sur l’esplanade de l’hôtel de Ville (place Villeneuve-Bargemont), le Pavillon M est le centre d’informations de MP2013. C’est ici que vous trouverez toutes les informations concernant les différentes activités proposées. Au sous-sol, se trouve aussi une exposition gratuite. C’est également le point de départ de la Colo, un concept que je trouve génial. Il s’agit d’une visite en bus vers une destination secrète différente tous les samedis matins. Par contre, il faut s’inscrire sur place avant le mercredi soir et être tiré au sort, pas évident pour les touristes qui viennent le week-end. Site internet du Pavillon M et infos sur la Colo.
Puisque vous n’êtes pas loin du Vieux Port, je vous invite à aller y faire un tour. Autrefois complètement engorgé par les voitures, il a été entièrement réhabilité et une bonne partie est maintenant piétonne. Vous pourrez admirer la superbe ombrière qui protège le marché aux poissons. Imaginée par l’architecte anglais Norman Foster (Viaduc de Millau, Millenium Bridge à Londres (en photo dans mon article sur l’expo Roy Lichtenstein), Hôtel de Ville de Londres, Palais du Reichstag de Berlin, HSBC Tower à Hong Kong, etc…) et le paysagiste français Michel Desvignes, elle est tout en miroir, créant ainsi un aspect de kaléidoscope géant du plus bel effet.
A la sortie du Vieux Port, côté Nord, se trouve le Fort Saint Jean. Initialement utilisé pour protéger l’entrée du port ou comme prison pendant la Révolution, il a lui aussi été rénové et ses vieilles pierres sont superbement mises en valeur. Vous pouvez y entrer depuis la promenade qui fait le tour du fort au niveau de l’eau, mais je vous conseille plutôt de prendre les escaliers qui montent en direction du quartier du Panier et de rentrer par la passerelle qui se trouve devant l’église Saint Laurent et qui passe au dessus de la route. Le point de vue est assez chouette.
Une fois dans le Fort Saint Jean, une autre passerelle identique à la première vous permettra de vous rendre au fameux MuCEM, le Musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée inauguré le 4 juin dernier (pour être exact, le Fort Saint Jean abrite également une partie du musée). Conçu par l’architecte français Rudy Ricciotti (la Cité de l’Architecture et du Design à Paris lui consacre d’ailleurs une exposition en ce moment), le bâtiment se présente sous la forme d’un immense cube recouvert d’une sorte de grillage en béton de dernière génération (BFUHP, ou Béton Fibré à Ultra Hautes Performance de son petit nom technique), dont sont également faites les deux passerelles d’accès. Les motifs qu’on retrouve sur le toit mais également sur les côtés, comme une sorte de carapace, rappellent les moucharabiés orientaux et servent de brise-soleil. Par la passerelle, on arrive directement sur le toit, puis sur la terrasse qui doit être idéale pour boire un coup ou manger un plat imaginé par Gérald Passedat, triplement étoilés pour son restaurant marseillais Le Petit Nice.
L’intérieur du musée est constitué de plateaux modulables au gré des expositions. En ce moment, vous pouvez en voir plusieurs : « Le noir et le bleu, un rêve méditerranéen », « Les choses de ce côté du monde », « Au bazar du genre, féminin / masculin en Méditerranée » et « Présentée vivante ». Plus d’informations sur le site du musée.
En sortant du musée au niveau du sol cette fois, vous vous retrouvez sur ce que les marseillais appellent le parvis du J4, du nom de l’ancien entrepôt des docks qui s’y trouvaient il y a de ça une quinzaine d’années. Sur ce même parvis se trouve la Villa Méditerranée, conçue par l’architecte italien Stefano Boeri, un superbe bâtiment très impressionnant avec son porte-à-faux de 40m. Actuellement vous pouvez voir les expositions « Plus loin que l’horizon » et « 2013 en Méditerranée, nos futurs ! », mais j’ai cru comprendre que la vocation du bâtiment n’était pas entièrement fixée. Plus d’infos sur le site de la villa.
Depuis la darse qui sépare ces deux bâtiments du Fort Saint Jean, ne manquez pas la navette gratuite qui vous emmène tous les week-ends jusqu’au 29 septembre sur la Digue du Large, qui était fermée au public depuis 2001. L’occasion d’admirer le nouveau panorama de l’entrée du port, les ferries en partance pour la Corse ou le Maghreb, la tour CGA-CGM dessinée par Zaha Hadid, etc…
Sur la digue se trouvent Les terrasses, une œuvre de Kader Attia (dont l’œuvre Flying Rats avait fait polémique à la Biennale d’art contemporain de Lyon de 2005). Ici, des éléments blancs à étages représentent la Casbah d’Alger, avec des toits de différentes hauteurs depuis lesquels on ne se lasse pas d’admirer la ville. Plus d’infos ici.
A côté de la Villa Méditerranée, juste en dessous de la Cathédrale la Major (Sainte-Marie-Majeur de son vrai nom) se trouve également le Musée Regards de Provence, installé dans une ancienne station sanitaire maritime qui servait à la désinfection des migrants, dirigé par la Fondation Regards de Provence. Plus d’infos ici.
Plus loin vers le nord, juste après la nouvelle gare maritime de la Joliette (si vous voulez aller au Maroc ou en Algérie), se trouve le J1. Ce hangar a été spécialement rénové pour MP2013 et il accueille divers événements : expositions, ateliers (dont un atelier photo animé par les étudiants de l’Ecole Nationale Supérieure de la Photographie d’Arles), conférences, librairie, restaurant, etc…. Renseignez-vous avant d’y aller, car il semblerait qu’il soit fermé l’été par manque de climatisation.
Juste devant le J1, vous pouvez admirer Clepsydre, une œuvre conçue par la compagnie marseillaise Générik Vapeur (que l’on voit régulièrement aux Invites de Villeurbanne, par exemple) comme un hommage à un élément du patrimoine marseillais inattendu : le savon. Cette monumentale sculpture est effectivement entièrement réalisée en savon de Marseille et l’érosion due au petit filet d’eau qui coule représente le temps qui passe. Dommage que certains aient carrément taillé dans le savon !!
En continuant encore plus loin, vous tomberez sur le bâtiment flambant neuf du FRAC (Fonds Régional d’Art Contemporain, dessiné par l’architecte japonais Kengo Kuma. Bien que ce ne soit pas sa vocation première, vous y trouverez quand même quelques expositions. Plus d’infos.
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Je pense qu’on va s’arrêter là pour aujourd’hui, cet article est déjà bien assez long… La suite se trouve ici.
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moi depuis 1987 images Provence sans argent , donne gratuitement des infos en photos et vidéos de ma région et bien dommage que l’argent distribué a cet manifestation soit obscure…voir même escroquerie ….j’ai des preuve ce que je dit…marcel
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Une excellente synthèse de l’événement de l’année ! 🙂
Merci mon p’tit Ben
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