A la suite de la visite guidée de l’exposition Motopoétique au Musée d’Art Contemporain de Lyon, nous avons eu la chance de visiter en avant-première la nouvelle exposition du MAC qui est présentée au dernier étage jusqu’au 20 avril (comme Motopoétique), Listen Profoundly.
Et c’est Thierry Raspail lui-même, le directeur du MAC qui nous a présenté cette exposition. En marge de la Biennale Musique en scène, elle est composée d’œuvres de 3 artistes, Heiner Goebbels, compositeur à l’honneur pour cette biennale, Ulf Langheinrich et Morton Feldman.
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Expédions tout de suite ce dernier, car malheureusement, l’exposition ne présente que des dessins du compositeur américain, pourtant figure majeure de la musique contemporaine, grand ami du compositeur John Cage (dont je vous ai déjà parlé ici et là) et de Robert Rauschenberg, souvent considéré comme le précurseur du pop art. Personnellement, je n’ai pas trouvé grand intérêt à ces dessins, cela a peut-être plus de valeurs historique qu’artistique.
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Mais la première œuvre de ce troisième étage, Genko-An 69006, création mondiale pour le MAC et le GRAME (Groupe de Recherche en Acoustique et en Musique Electronique) est plus intéressante. Le compositeur allemand Heiner Goebbels s’est inspiré du temple bouddhiste Genko-an à Kyoto qui a la particularité d’avoir deux fenêtres donnant sur le même jardin, une ronde est une carrée, donnant ainsi plusieurs visions de la même réalité. L’obscurité de la pièce nous invite ainsi à la contemplation à travers ces deux fenêtres, au son de voix et de sons collectés parmi des personnalité connues – dont John Cage, Hannah Arendt (philosophe juive allemande qui a fait l’objet d’un film récemment), Ulay et Marina Abramovic (dont j’ai aussi prévu de vous parler), Alain Robbe-Grillet (romancier mis à l’honneur lors de la dernière Biennale d’Art Contemporain), etc… – ou des inconnus enregistrés un peu partout dans le monde.
La projection dure 40 min et commence à chaque heure pile.
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Dans la salle du fond, deux pièces de l’artiste allemand également Ulf Langheinrich, ancien membre du duo d’arts médiatiques Granular-Synthesis qu’il fonde en 1991 avec Kurt Hentschläger.
Music 1 est une lente projection atmosphérique subtilement agrémentée de 3D, baignée de nappes sonores que vous pouvez apprécier assis sur des gros coussins posés par terre. A l’origine, les sons utilisés ont été enregistrés lors d’une tournée en Afrique du chorégraphe Angelin Preljocaj (que vous avez peut-être vu à Fourvière il y a 2 ou 3 ans), mais ils ont été tellement modifiés qu’ils ne sont pas vraiment reconnaissables.
La projection dure 40 min et commence à chaque heure pile.
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Mais la pièce que j’ai préféré et qu’il vous faut absolument voir en entier est Land IV. C’est également une projection d’images, avec une 3D beaucoup plus marquée. Cette fois il s’agit d’une plage du Ghana (enfin, là aussi, il faut le savoir, car c’est difficilement reconnaissable, mais à la limite peu importe), mais là encore les images sont modulées par différentes techniques que je ne me risquerais pas à expliquer, bien que nous ayons eu la chance d’avoir quelques explications de la part de Richard Castelli, le producteur de ces œuvres et grande référence dans le milieu de l’art « électronique » (le terme est de moi et est assez limitatif par rapport à son champ d’action). En plus d’en prendre plein les yeux, on en prend plein les oreilles et on ressort presque ensuqué de cette projection beaucoup plus immersive que la première. Personnellement, j’ai passé 20 minutes assez extraordinaires et je vous recommande donc vivement cette œuvre.
La projection dure 20 min et commence à 40 de chaque heure.
Plus d’infos sur l’exposition sur le site du Musée d’Art Contemporain de Lyon ou sur le site d’Ulf Langheinrich.
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A noter également que Movement C, une pièce de danse multimédia en 3D d’Ulf Langheinrich, sera présentée à la fin du mois de mars à la Maison de la Danse, ça s’annonce vraiment terrible ! Extrait :
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Encore merci au MAC pour la visite, et merci à Aurélie Giron pour les deux dernières photos.
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