David Bowie is

Contrairement à ce qu’on m’a dit dans les commentaires sur mon article sur Londres, non, je n’ai pas seulement mangé et fait du shopping, je me suis aussi cultivé en allant voir quelques expos (on ne se refait pas…). Et celle que je voulais voir à tout prix, c’est la nouvelle grande expo du Victoria and Albert Museum, intitulée David Bowie is.

 David Bowie is

David Bowie, tout le monde le connait, au moins de nom, tout le monde connait au moins quelques chansons (ne serait ce que Life on Mars ou Space Oddity ou encore Heroes, elles ont toutes été utilisées pour des pubs… ), mais il faut savoir qu’en Angleterre, c’est une véritable star dont tout le monde connait le parcours. Cette expo est donc très attendue par les anglais, qui viennent ici découvrir les coulisses de la carrière de la star.

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Allez, petite bio succincte : David Robert Jones est né le 8 janvier (d’où la date de sortie du premier single de son dernier album) 1947 à Londres. Il commence à faire de la musique à la fin des années 60 et sort son premier album le 1er juin 1967 le même jour que Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band des Beatles. Autant dire qu’il est un peu passé inaperçu… Enfin presque, puisque sa chanson Space Oddity sera utilisée par la BBC pour illustrer les émissions consacrées aux missions Apollo en 1969.

C’est en 1972 que sa carrière décolle vraiment, grâce à Ziggy Stardust, son double qu’il a créé et qu’il incarne au quotidien. Les anglais ont un jour découvert sur leur tout nouveau téléviseur couleur, horrifiés, ce personnage androgyne qui se revendiquait ouvertement bisexuel, dans l’émission Top of the Pop. Le glam rock était alors né.

Top of the pop

Plusieurs albums s’en suivent, tous aussi créatifs les uns que les autres : The Man who sold the war (dont la chanson phare a été reprise par Nirvana), The Rise and Fall of Ziggy Stardust and the Spiders from Mars, Alladin Sane (sur lequel il est maquillé avec cet éclair devenu incontournable, cf couverture des Inrocks un peu plus bas), etc…

En 1977, David Bowie s’exile pendant 18 mois à Berlin, où il côtoie notamment Iggy Pop, Brian Eno et Tony Visconti (producteur américain). Il en sort alors 3 albums : Low, « Heroes » et Lodger. Son dernier album et le clip du single Where are we now font d’ailleurs clairement référence à cette période. Regardez donc :

Bowie the next day

Dans les années 80s, Bowie devient vraiment une super star, au même titre que Madonna ou Michael Jackson. C’est la période notamment de Let’s dance (deuxième hit de 1983 derrière Thriller de Michael Jackson) et du son typique des années 80s.

Fidèle à sa nature de défricheur, Bowie se tourne dans les années 90 vers un style où l’on ne l’attend pas, la techno et le drum’n bass (Earthling). Mais il se fera petit à petit plus discret, affichant un repli sur sa vie privée et en particulier son mariage avec le top modèle Iman.

Au début des années 2000, c’est le grand retour (Heathen, Reality), mais en 2004, sa tournée est stoppée net suite à des problèmes de santé. Il fera ensuite tout juste quelques apparitions par-ci par-là. … Jusqu’à cette année.

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Cette énorme carrière est donc explorée, commentée, illustrée et documentée tout au long de cette exposition très complète. La visite se fait d’ailleurs avec un casque sur les oreilles, permettant ainsi de s’imprégner de la musique du chanteur.

Un long chapitre est consacré aux influences de Bowie et à ses thèmes de prédilections, parmi lesquels ont retrouve évidemment l’espace et notamment les photos de la Terre vue de l’espace publiée dans le Time, le film 2001 l’Odyssée de l’espace (en anglais Space Odyssey qui lui inspirera le nom de son album Space Oddity), etc…

Bowie Space Oddity

La violence est également un de ses thèmes favoris, et notamment Orange Mécanique qui lui inspira le personnage de Ziggy Stardust, ou encore Oliver Twist qui lui inspira l’album The Wild Boys. Fasciné par 1984 de George Orwell, il voulait l’adapter en comédie musicale, mais les ayant droits ayant refusé, il décida finalement d’écrire son propre scénario, Diamond Dogs.

Dans la deuxième partie de l’exposition, on peut voir de splendides costumes de scène (sur des mannequins qui reprennent la silhouette ultra fine de David Bowie). En effet, le chanteur a toujours été fan des grands spectacles, et pour lui, la mode doit en faire partie. C’est ainsi qu’il s’est toujours entouré des meilleurs couturiers pour lui réaliser ses costumes : Kansai Yamamoto (Ziggy Stardust, 1972), Alexander McQueen (le superbe manteau Union Jack d’Earthling, 1997), Thierry Mugler (Tin Machine, 1991), Hedi Slimane (Heathen, 2002), etc…

Bowie costumes

Bowie union jack coat

Vient ensuite quasiment le clou de l’exposition : une projection inédite du spectacle Diamond Dogs qui n’a tourné qu’aux Etats-Unis en 1974. C’est donc la première fois que les anglais le voient ! Ce qui est très impressionnant, c’est que la projection a lieu sur des écrans immenses recouvrant 3 murs de la pièce et qui m’ont quasiment donné l’impression d’être dans une cathédrale dédiée au dieu Bowie. Derrière ces écrans, apparaissaient en filigrane des costumes de scène.

David Bowie

On termine l’expo tout groggy avec quelques superbes clichés de cet artiste super star.

Bowie dog

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Désolé pour cet article fleuve, mais bon, c’est quand même difficile de résumer 46 ans de carrière d’un artiste hyper prolifique (27 albums studios et je ne vous ai même pas parlé des films dans lesquels il a joué..). Pour plus d’infos, je vous renvoie par exemple sur sa fiche wikipedia.

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L’exposition est ouverte jusqu’au 11 aout, de 10h à 17h45 tous les jours, nocturnes jusqu’à 22h les vendredis. Et je vous rappelle comme dit la semaine dernière que si vous êtes venus en Eurostar, vous bénéficiez de la promo 1 billet acheté = 1 billet offert.

Plus d’infos sur le site internet du Victoria and Albert Museum de Londres.

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Edit : l’expo sera présentée à la Philharmonie de Paris du 3 mars au 31 mai 2015 !

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